La vigne dans les rosiers
Il y a quelques jours, je vois une plante nouvelle émerger de ma canopée de rosiers. Elle pointe le bout de son nez puis en émerge très vite : elle grandit de plus de 4 cm par jour.
Surprise totale : je n’ai pas souvenir d’avoir semé ou planté une grimpante à cet endroit-là. Je la regarde sous toutes les coutures : elle ressemble étonnamment à de la vigne. Quelques rapides recherches sur internet le confirment : c’est bien un jeune et vigoureux plant de vigne qui s’est spontanément installé au pied d’un rosier. Et qui s’y développe avec joie.
Réflexion faite, il y a un an, un de nos voisins nous a apporté un plein panier de grappes de sa vigne pour les déguster ensemble et nous avons dû jeter les grains pourris au pied des rosiers. Il s’agit donc d’une vigne locale et bien vigoureuse.
Première réaction : élan de joie car les 2 pieds de vigne que des amis nous ont offerts l’an dernier sont moribonds. Nous allons donc transplanter la nouvelle venue. Mais, en inspectant le pied de la vigne, notre élan se transforme en interrogation. Elle a poussé entre les branches basses d’un très ancien rosier et est gardée par une forêt d’épines acérées.
Nos options se réduisent : nous pouvons
– La déraciner pour la transplanter mais pour cela casser plusieurs branches maîtresses du rosier
– L’arracher ou la couper
– La laisser sur place
Je suis tentée par la 3ème option. Mais il me reste à en anticiper les conséquences. En effet, les rosiers sont tout près de nos baies vitrées et donc à l’aplomb du toit. Laisser une vigne s’installer durablement et s’accrocher à nos ardoises signerait immanquablement la destruction de cette partie du toit. Il va donc falloir la guider à court et moyen terme.
Elle est décidément vigoureuse mais mal placée cette vigne. Elle se situe à la lisière de la terrasse. Si nous devons construire une arche pour la conduire au-dessus de la terrasse, nous devrons partir sur un édifice physiquement et visuellement assez lourd : cela en vaut-il la peine ?
Après nouvelles observations et réflexions, nous bricolons un guidage léger en arche au-dessus des rosiers, donc le long de nos baies vitrées. C’est une version temporaire qui nous permettra de vérifier si elle survit à l’hiver et s’acclimate vraiment. Dans ce cas, nous la réorienterons sur quelque chose de plus durable. Et cela apporte une touche bohême supplémentaire, tout à fait dans l’esprit du Jardin des Déesses.
Cette option semble convenir à la vigne joyeuse car elle continue son ascension avec gourmandise. Et elle nous convient aussi car elle nous permet de profiter de sa présence aujourd’hui tout en restant flexible demain.
Et vous que faites-vous des cadeaux incongrus de la vie ?
En vous souhaitant une rentrée pleine de cadeaux imprévus et utiles.
Marie France Fourrier
Coach et permacultrice du vivant