Est-ce le bon moment pour planter ?
A chaque rayon de soleil, l’envie me prend. Je regarde la forêt de plantules qui pousse, à l’abri, sur mes rebords de fenêtres : elles sont prêtes, gonflées de sève et n’attendent que cela.
Oui mais est-ce le bon moment ?
… le temps, allié puissant et souvent imprévisible
Permacultrice débutante, mon intuition du temps est encore fraîche, comme mes petites pousses. Alors je questionne, j’écoute, j’observe, j’apprends…
L’éventail des stratégies est large.
Les rationnels font des « moyennes » : X% des plantations chaque semaine. Ils déroulent leur programme de plantation sans états d’âme, ils travaillent dans la durée .
Les traditionnels s’appuient sur les adages populaires, polis par des siècles d’expérience.
Les opportunistes surfent sur les promotions du moment : ils savent qu’ils prennent le risque qu’une partie de leurs efforts soient grillés par une gelée nocturne, mais sont confiants sur le fait qu’au final, ils auront fait de bonnes affaires.
Les symbiotiques s’appuient sur leur environnement et ont construit leur univers de signaux faibles très spécifiques : apparition des bourgeons sur tel arbre, des fleurs sur tel autre, de telle abeille ou tel papillon.
Les décontractés sèment sans se prendre la tête « poussera ce qui poussera quand ça voudra ». L’effort est minimal mais le niveau d’exigence aussi et ils sont ravis de ce qui pousse spontanément.
Les planificateurs ont systématiquement un temps d’avance : toujours actifs, ils passent du semis sous châssis chaud, au repiquage sous châssis froid, au replantage en petits puis grands godets, et finalement au replantage en terre. Dès les premiers soleils, les plantes sont là, épanouies, mais ils n’ont pas ménagé leurs efforts.
Et je m’interroge : dans mes différents espaces de vie, quand je décide de lancer un projet, quelles sont mes stratégies ? Est-ce que je les choisis en conscience et avec discernement ?
Est-ce que je consacre assez d’énergie à choisir le bon moment ?
Quelle est la qualité du regard que je porte sur mon « terrain » et sur les signaux faibles ?
Suis-je lucide sur la culture dominante dans laquelle je me situe ? Est-ce que je me donne suffisamment d’espace pour faire mes propres choix en conscience ?
Est-ce que je pèse de façon pertinente l’énergie que je vais déployer en fonction du timing que j’ai choisi ?
Est-ce que je suis claire sur ma stratégie et alignée avec les conséquences de mon choix ?
Et vous ?
Je vous souhaite de beaux projets et de belles moissons
Marie France Fourrier
Coach et permacultrice du vivant