Je me promène dans mon jardin, il fait froid et un peu gris et je suis partagée entre le besoin de chaleur printanière et l’envie de profiter vraiment de cet espace-temps si différent que nous offre l’hiver sous nos latitudes.
J’aime savoir que cette saison végétative est précieuse pour la nature : le gel minéralise les mottes de terre, et leur permettra de mieux nourrir les plantes et les graines lors de la période de réchauffement. Le froid est même incontournable pour certaines cultures d’hiver telles que le blé, l’orge et le colza : elles ont besoin de subir un arrêt pour entrer en phase de reproduction pour ensuite fleurir et donner des grains. Et le gel permet d’éliminer certains parasites qui prolifèrent lors des hivers trop doux.
Pour la jardinière, c’est aussi le temps du bilan et de la préparation : profiter des réserves de l’automne, nourrir le sol, poser des protections contre les grands froids à venir, trier les graines, nettoyer ranger et désinfecter les outils. Se poser devant un bon thé et un beau feu de cheminée pour réfléchir au design de l’espace, aux nouvelles associations à tester, au calendrier des plantations
Et pour nous ?
Comment chacun de nous accueille-t-il cette saison si particulière et son impact sur nos cycles intellectuels et biologiques ? En complément des traditionnels entretiens d’évaluation, est ce que nous nous offrons un espace de ralentissement, de descente, de capitalisation, d’intégration avant le renouveau du printemps ?
Savons-nous, souhaitons-nous nous y connecter ?
Regarder ce qui a été semé
Se réjouir de ce qui a poussé
Prendre le temps de goûter les récoltes
Trier les graines, écarter celles qui ne sont plus bonnes
Regarder ce dont notre jardin intérieur a vraiment besoin
Pour choisir en conscience ce que nous allons confier à la vitalité du printemps à venir…
Marie France Fourrier
Coach et permacultrice du vivant